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    Claude Monet
         

     

    Êóëüòóðà ³ ìèñòåöòâî

    UNIVERSITE LINGUISTIQUE D'ETAT DE MINSK

    CHAIRE DE LA PHONETIQUE FRANCAISE

    CLAUDE MONET

    Par etudiant dugroupe ¹ 209

    du faculte de francais

    Joukov Vladimir


    Pris par:

    Primak P. I.

    MINSK 2001

    | | Claude Monet par lui-même |
    | | En 1900, Monet a atteint la gloire. A |
    | | L'occasion d'une exposition parisienne un |
    | | Journaliste du Temps, Thiébault-Sisson, lui |
    | | Fait raconter sa vie. Le 26 novembre 1900 le |
    | | Journal Le Temps publie donc cette |
    | | Autobiographie où Monet bâtit lui-même sa |
    | | Légende. Le texte, savoureux et volontiers |
    | | Anecdotique, n'est pas forcément le reflet |
    | | Fid³le de la réalité ... |

    Mon histoire

    Je suis un Parisien de Paris. J'y suis nÉ, en 1840, sous le bon roi Louis-
    Philippe, dans un milieu tout d'affaires où l'on affichait un dédainméprisant pour les arts. Mais ma jeunesse s'est écoulée au Havre, où monp³re s'était installé, vers 1845, pour suivre ses intérêts de plus pr³s, etcette jeunesse a été essentiellement vagabonde. J'étais un indiscipliné denaissance; on n'a jamais pu me plier, même dans ma petite enfance, à uner³gle. C'est chez moi que j'ai appris le peu que je sais. Le coll³ge m'atoujours fait l'effet d'une prison, et je n'ai jamais pu me résoudre à yvivre, même quatre heures par jour, quand le soleil était invitant, la merbelle, et qu'il faisait si bon courir sur les falaises, au grand air, oubarboter dans l'eau.
    Jusqu'à quatorze ou quinze ans, j'ai vécu, au grand désespoir de mon p³re,cette vie assez irréguli³re, mais très saine. Entre temps, j'avais appristant bien que mal mes quatre r³gles, avec un soupçon d'orthographe. Mesétudes se sont bornées là. Elles n'ont pas été trop pénibles, car elless'entremêlaient pour moi de distractions. J'enguirlandais la marge de meslivres, je décorais le papier bleu de mes cahiers d'ornements ultra -fantaisistes, et j 'y représentais, de la façon la plus irrévérencieuse, enles déformant le plus possible, la face ou le profil de mes maîtres.
    Je devins vite, à ce jeu, d'une belle force. A quinze ans, j'étais connu detout Le Havre comme caricaturiste. Ma réputation était même si bien établiequ'on me sollicitait platement de tous côtés, pour avoir des portraits -charge. L'abondance des commandes, l'insuffisance aussi des subsides que mefournissait la générosité maternelle m'inspir³rent une résolutionaudacieuse et qui scandalisa, bien entendu, ma famille: je me fis payermes portraits. Suivant la tête des gens, je les taxais à dix ou vingtfrancs pour leur charge, et le procédé me réussit à merveille. En un moisma client³le eut doublé. Je pus adopter le prix unique de vingt francs sansralentir en rien les commandes. Si j'avais continué, je serais aujourd'huimillionnaire.
    La considération, par ces moyens, m'étant venue, je fus un personnage,bientôt, dans la ville. A la devanture du seul et unique encadreur qui fitses frais au Havre, mes caricatures, insolemment, s'étalaient à cinq ou sixde front, dans des baguettes d'or, sou un verre, comme des oeuvreshautement artistiques, et quand je voyais, devant elles, les badauds enadmiration s'attrouper, crie, en les montrant du doigt, - C'est un tel! --j'en crevais d'orgueil dans ma peau.
    Il y avait bien une ombre à ce tableau. Dans la même vitrine, souvent,juste au-dessus de mes produits, je voyais accrochées des marines que jetrouvais, comme la plupart des Havrais, dégoètantes. Et j'étais, dans monfor intérieur, très vexé d'avoir à subir ce contact, et je ne tarissais pasen imprécations contre l'idiot qui, se croyant un artiste, avait eule toupet de les signer, contre ce "salaud" de Boudin. Pour mes yeux,habitués aux marines de Gudin, aux colorations arbitraires, aux notesfausses et aux arrangements fantaisistes des peintres à la mode, lespetites compositions si sincères de Boudin, ses petits personnages sijustes, ses bateaux si bien gréés, son ciel et ses eaux siexacts, uniquement dessinés et peints d'apr³s nature, n'avaient riend'artistique, et la fidélité m'en paraissait plus que suspecte. Aussi sapeinture m'inspirait-elle une aversion effroyable, et, sans connaîtrel'homme, je l'avais pris en grippe. Souvent l'encadreur me disait: "Vousdevriez faire la connaissance de Monsieur Boudin. Quoi qu'on dise de lui,voyez-vous, il connaît son métier. Il l'a étudié à Paris, dans les ateliersde l'école des Beaux-Arts. Il pourrait vous donner de bons conseils ".
    Et je résistais, je faisais mon faraud. Que pourrait bien m'apprendre unbonhomme aussi ridicule?

    Un jour vint pourtant, jour fatal, où le hasard me mit en présence de
    Boudin, malgré moi. Il était dans le fond de la boutique; je ne m'étaispas aperçu de sa présence, et j'entrai. L'encadreur prend la balle au bondet, sans me demander mon avis, me présente: "Voyez donc, Monsieur Boudin,c'est ce jeune homme qui a tant de talent pour la charge! "Et Boudin,immédiatement, venait à moi, me complimentait gentiment de sa voix douce,me disait: "Je les regarde toujours avec plaisir, vos croquis; c'estamusant, c'est leste, c'est enlevé. Vous êtes doué, ça se voit tout desuite. Mais vous n'allez pas, j'esp³re, en rester là. C'est très bien pourun début, mais vous ne tarderez pas à en avoir assez, de la charge.
    Etudiez, apprenez à voir et à peindre, dessinez, faites du paysage. C'estsi beau, la mer et les ciels, les bêtes, les gens et les arbres tels que lanature les a faits, avec leur caract³re, leur vraie mani³re d'être, dans lalumi³re, dans l'air, tels qu'ils sont ".
    Mais les exhortations de Boudin ne mordaient pas. L'homme, tout comptefait, me plaisait. Il était convaincu, sinc³re, je le sentais, mais je nedigérais pas sa peinture, et, quand il m'offrait d'aller dessiner avec luien pleins champs, je trouvais toujours un prétexte pour refuser poliment.
    L'été vint; j'étais libre, à peu pr³s, de mon temps; je n'avais pas deraison valable à donner; je m'exécutai de guerre lasse. Et Boudin, avecune inépuisable bonté, entreprit mon éducation. Mes yeux, à la longue,s'ouvrirent, et je compris vraiment la nature; j'appris en même temps àl'aimer. Je l'analysai au crayon dans ses formes, je l'étudiai dans sescolorations. Six mois apr³s, en dépit des objurgations de ma m³re, quicommençait à s'inquiéter sérieusement de mes fréquentations et qui mevoyait perdu dans la société d'un homme aussi mal noté que Boudin, jedéclarai tout net à mon p³re que je voulais me faire peintre, et quej'allais m'installer à Paris, pour apprendre.
    - Tu n'auras pas un sou!

    - Je m'en passerai.
    Je pus m'en passer, en effet. J'avais depuis longtemps fait ma bourse. Mescaricatures l'avaient garnie largement. Il m'était souvent arrivé, en unjour, d'exécuter sept ou huit portraits-charge. A un louis la pi³ce, mesrentrées avaient été fructueuses, et j'avais pris l'habitude, d³s ledébut, de les confier à une de mes tantes, ne me réservant pour mon argentde poche que des sommes insignifiantes. Avec deux mille francs, à seizeans, on se croit riche. Je me munis, pr³s de quelques amateurs de peinturequi protégeaient Boudin, qui avaient des relations avec Monginot, avec
    Troyon, avec Amand Gautier, de quelques lettres de recommandation et jefilai dare-dare sur Paris.
    Je mis quelque temps, tout d'abord, à me débrouiller. J'allai visiter lesartistes pr³s desquels j'étais introduit. Je reçus d'eux d'excellentsconseils; j'en reçus aussi de détestables. Troyon ne voulut-il pas mefaire entrer dans l'atelier de Couture? Avec quelle décision je m'yrefusai, inutile de vous le dire. J'avoue même que cela me refroidit,momentanément du moins, dans mon estime pour Troyon. Je cessai peu à peu dele voir et ne me liai plus, tout compte fait, qu'avec des artistes quicherchaient. Je rencontrai à ce moment Pissarro qui ne songeait pas encoreà se poser en révolutionnaire et qui travaillait tout bonnement dans lanote de Corot. Le mod³le était excellent; je fis comme lui, mais, tout letemps de mon séjour à Paris, qui dura quatre années, etb qu'entrecoup³rentd'ailleurs de fréquents voyages au Havre, c'est sur les conseils de Boudinque je me réglai, tout enclin que je fusse à voir avec plus de largeur lanature.
    J'atteignis ainsi mes vingt ans. L'heure de la conscription allait sonner.
    Je la vis approcher sans terreur. Ma famille de même. On ne m'avait paspardonné ma fugue, on ne m'avait laissé vivre à mon gré, durant ces quatreannées, que parce qu'on espérait me pincer au tournant du servicemilitaire. On supposait que, ma gourme une fois jetée, je me trouveraissuffisamment assagi pou rentrer, sans trop me faire prier, chez les mienset me plier enfin aux affaires. Sur mon refus, on me couperait les vivres,et, si je tirais un mauvais numéro, on me laisserait partir.
    On se trompait. Les sept années qui paraissaient si dures à tant d'autresme paraissaient à moi pleines de charmes. Un ami qui était un "chass d'Af"et qui adorait la vie militaire, m'avait communiqué son enthousiasme etinsufflé son goèt d'aventures. Rien ne me semblait attirant comme leschevauchées san fin au grand soleil, les razzias, le crépitement de lapoudre, les coups de sabre, les nuits dans le désert sous la tente et jerépondis à la mise en demeure de mon p³re par un geste d'indifférencesuperbe. J'amenai un mauvais numéro. J'obtins, sur mes instances, d'êtreversé dans un régiment d'Afrique et je partis.
    Je passai en deux Algérie années qui, réellement, furent charmantes. Jevoyais sans cesse du nouveau; je m'essayais, dans mes moments de loisir, àle rendre. Vous n'imaginez pas à quel point j'y appris et combien ma visiony gagna. Je ne m'en rendis pas compte tout d'abord. Les impressions delumi³re et de couleur que je reçus là-bas ne devaient que plus tard seclasser: mais le germe de mes recherches futures y était.
    Je tombai malade, au bout de deux ans, très gravement. On m'envoya merefaire au pays. Les six mois de convalescence s'écoul³rent à dessiner et àpeindre avec un redoublement de ferveur. A me voir ainsi m'acharner, toutminé que je fusse par la fi³vre, mon p³re se convainquit qu'aucune volonténe me briserait, qu'aucune épreuve n'aurait raison d'une vocation aussidéterminée, et, tant par lassitude que par crainte de me perdre, car lemédecin lui avait laissé entrevoir cette éventualité, dans le cas où jeretournerais en Afrique, se décida vers la fin de mon congé à me racheter.
    "Mais il est bien entendu, me dit-il, que tu vas travailler, cette fois,sérieusement. Je veux te voir dans un atelier, sous la discipline d'unmaître connu. Si tu reprends ton indépendance, je te coupe sans barguignerta pension. Est-ce dit? "La combinaison ne m'allait qu'à moitié, mais jesentis bien qu'il était nécessaire, pour une fois que mon p³re entrait dansmes vues, de ne pas le rebuter. J'acceptai. Il fut convenu que j'aurais à
    Paris, dans la personne du peintre Toulmouche, qui venait d'épouser une demes cousines, un tuteur artistique qui me guiderait et fournirait le compterendu régulier de mes travaux.
    Je débarquai un beau matin chez Toulmouche avec un stock d'études dont ilse déclara enchanté. "Vous avez de l'avenir, me dit-il, mais il fautcanaliser votre élan. Vous allez entrer chez Monsieur Gleyre. C'est lemaître rassis et sage qu'il vous faut ". Et j'installai en maugréant monchevalet dans l'atelier d'él³ves que tenait cet artiste cél³bre. J'ytravaillai, la premi³re semaine, en conscience, et j'enlevai avec autantd'application que de fougue mon étude de nu d'apr³s le mod³le vivant que
    Monsieur Gleyre corrigeait le lundi. Quand il passa, la semaine d'apr³s,devant moi, il s'assit, et, solidement calé sur ma chaise, regardaattentivement le morceau. Je le vois ensuite se retourner, inclinant d'unair satisfait sa tête grave, et je l'entends me dire en souriant: "Pas mal
    ! pas mal du tout, cette affaire-là, mais c'est trop dans le caract³re dumod³le. Vous avez un bonhomme trapu: vous le peignez trapu. Il a des piedsénormes: vous les rendez tels quels. C'est très laid, tout ça. Rappelez -vous donc, jeune homme, que, quand on exécute une figure, on doit toujourspenser à l'antique. La nature, mon ami, c'est très bien comme élémentd'étude, mais ça n'offre pas d'intérêt. Le style, voyez-vous, il n'y a queça ".
    J'étais fixé. La vérité, la vie, la nature, tout ce qui provoquait en moil'émotion, tout ce qui constituait à mes yeux l'essence même, la raisond'être unique de l'art, n'existait pas pour cet homme. Je ne resterais paschez lui. Je ne me sentais pas nÉ pour ercommencer à sa suite les Illusionsperdues et autres balançoires. Alors à quoi bon persister?
    J'attendis toutefois quelques semaines. Pour ne pas exaspérer ma famille,je continuai à faire acte de présence, mais le temps d'exécuter d'apr³s lemod³le une pochade, d'assister à la correction ..., et je filais. J'avaistrouvé, d'ailleurs, à l'atelier, des compagnopns qui me plaisaient, desnatures qui n'avaient rien de banal. C'étaient Renoir et Sisley, que je nedevais plus désormais perdre de vue; c'était Bazille, qui devint aussitôtmon intime, et qui aurait fait parler de lui, s'il avait vécu. Ni les unsni les autres ne mainfestaient plus que moi d'enthousiasme pour unenseignement qui contrariait à la fois leur logique et leur tempérament. Jeleur prêchai immédiatement la révolte. L'exode résolu, on partit, et nousprîmes un atelier en commun, Bazille et moi.
    J'ai oublié de vous dire que, depuis peu, j'avais fait la connaissance de
    Jongkind. Pendant mon congé de convalescence, un bel apr³s-midi, jetravaillais aux environs du Havre dans une ferme. Une vache pâturait dansun pré: l'idée me vint de dessiner la bonne bête. Mais la bonne bête étaitcapriceuse, et, à chaque instant, se déplaçait. Mon chevalet d'une main, masellette de l'autre, je la suivais pour retrouver tant bien que mal monpoint devue. Mon man³ge devait être fort drôle car un grand éclat de rire,derri³re moi retentit. Je me retourne et je vois un colosse qui pouffe.
    Mais le colosse était un bon diable. "Attendez, me dit-il, que je vousaide ". Et le colosse, à grandes enjambées, rejoint la vache et,l'empoignant par les cornes, veut la contraindre à poser. La vache, quin'en avait pas l'habitude, se rebiffe. C'est à mon tour, cette fois,d'éclater. le colosse, tout déconfit, lâche la bête et vient faire lacausette avec moi.
    C'était un Anglais de passage, très amoureux de peinture et très aucourant, ma foi, de ce qui se passait chez nous:
    - Alors vous faites du paysage, me dit-il.

    - Mon Dieu, oui.

    - Connaissez-vous Jongkind?

    - Non, mais j 'ai vu de sa peinture.

    - Qu'en dites-vous?

    - C'est rudement fort.

    - Vous êtes dans le vrai. Savez-vous qu'il est ici?

    - Ah bah?

    - Il habite à Honfleur. Auriez-vous plaisir à le connaître?

    - Fichtre oui. Mais vous êtes donc de ses amis?

    - Je ne l'ai jamais vu, mais d³s que j'ai su sa présence, je lui ai envoyéma carte. C'est une entrée en mati³re. Je vais l'inviter à déjeuner avecvous.
    L'Anglais, à ma grande surprise, tint parole et, le dimanche suivant, nousdéjeunions tous trois de compagnie. Jamais repas ne fut si gai. En pleinair, dans un jardinet de campagne, sous les arbres, en face d'une bonnecuisine rustique, son verre plein, entre deux admirateurs dont la sincériténe faisait pas de doute, Jongkind ne se sentait pas d'aise. L'imprévu del'aventure l'amusait: il n'était pas habitué, d'ailleurs, à êtrerecherchéde la sorte. Sa peinture était trop nouvelle et d'une note bien tropartistique pour qu'on l'appréciât, en 1862, à son prix. Nul, aussi, nesavait moins se faire valoir. C'était un brave homme tout simple, écorchantabominablement le Français, très timide. Il fut très expansif ce jour-là.
    Il se fit montrer mes esquisses, m'invita à venir travailler avec lui,m'expliqua le comment et le pourquoi de sa mani³re et compléta par làl'enseignement que j'avais déjà reçu de Boudin. Il fut, à partir de cemoment, mon vrai maître, et c'est à lui que je dus l'éducation définitivede mon oeil.
    Je le revis à Paris très souvent. Ma peinture, ai-je besoin de le dire, ygagna. Les progr³s que je fis furent rapides. Trois ans apr³s, j'exposais.
    Les deux marines que j'avais envoyées furent reçues avec un numéro un,accrochées sur la cimaise en belle place. Ce fut un gros succ³s. Mêmeunanimité dans l'éloge, en 1866, pour un grand portrait que vous avez vuchez Durand-Ruel fort longtemps, la Femme en vert. Les journaux port³rentmon nom jusqu'au Havre. La famille me rendit enfin son estime. Avecl'estime revint la pension. Je nageai dans l'opulence, provisoirement dumoins, car on devait se rebrouiller par la suite, et je me lançai à corpsperdu dans le plein air.
    C'était une dangereuse nouveauté. Nul n'en avait fait jusque là, pas même
    Manet qui ne s'y essaya que plus tard, apr³s moi. Sa peinture était encoretrès classique, et je me souviens toujours du mépris avec lequel il parlade mes débuts. C'était en 1867: ma mani³re s'était accusée, mais ellen'avait rien de révolutionnaire, à tout prendre,. J'étais loin d'avoirencore adopté le principe de la division des couleurs qui ameuta contre moitant de gens, mais je commençais à m'y essayer partiellement et jem'exerçais à des effets de lumi³re et de couleur qui heurtaient leshabitudes reçues. Le jury, qui m'avait si bien accueilli tout d'abord, seretourna contre moi, et je fus ignominieusement blackboulé quand jeprésentai cette peinture nouvelle au Salon.
    Je trouvai tout de même un moyen d'exposer, mais ailleurs. Touché par messupplications, un marchand qui avait sa boutique rue Auber consentit àmettre en montre une marine refusée au Palais de l'Industrie. Ce fut untollé général. Un soir que je m'étais arrêté dans la rue, au milieu d'unetroupe de badauds, pour entendre ce qu'on disait de moi, je vois arriver
    Manet avec deux ou trois de ses amis. Le groupe s'arrête, regarde, et
    Manet, haussant les épaules, s'écrie dédaigneusement: "Voyez-vous ce jeunehomme qui veut faire du plein air? Comme si les anciens y avaient jamaissongé! "
    Manet avait d'ailleurs contre moi une vieille dent. Au Salon de 1866, lejour du vernissage, il avait été accueilli, d³s l'entrée par desacclamations. "Excellent, mon cher, ton tableau!" Et des poignées de main,des bravos, des félicitations. Manet, comme vous pouvez le penser,exultait. Quelle ne fut pas sa surprise quand il s'aperçut que la toiledont on le félicitait était de moi. C'était la Femme en vert. Et le malheuravait voulu que, s'esquivant, il tombât sur un groue dont Bazille et moinous étions. "Comment va? Lui dit un des nôtres. - Ah! Mon cher, c'estdégoètant, je suis furieux. On ne me fait compliment qued'un tableau quin'est pas de moi. C'est à croire à une mystification ".
    Quand Astruc, le lendemain, lui apprit que son mécontentement s'étaitexhalé devant l'auteur même du tableau et qu'il lui proposa de me présenterà lui, Manet, d'un grand geste, refusa. Il me gardait rancune du tour queje lui avais joué sans le savoir. Une seule fois on l'avait félicité d'uncoup de maître et ce coup de maître avait été frappé par un autre. Quelleamertume pour une sensibilité à vif comme la sienne.
    Ce fut en 1869 seulement que je le revis, mais pour entrer dans sonintimité aussitôt. D³s la premi³re rencontre il m'invita à venir leretrouver tous les soirs dans un Café des Batignolles où ses amis et lui seréunissaient, au sortir de l'atelier, pour causer. J'y rencontrai Fantin-
    Latour et Cézanne, Degas, qui arriva peu apr³s d'Italie, le critique d'art
    Duranty, Emile Zola qui débutait alors dans les lettres, et quelques autresencore. J'y amenai moi-même Sisley, Bazille et Renoir. Rien de plusintéressant que ces causeries, avec leur choc d'opinions perpétuel. On s'ytenait l'esprit en haleine, on s'y encourageait à la recherchedésintéressée et sinc³re, on y faisait des provisions d'enthousiasme qui,pendant des semaines et des semaines, vous soutenaient jusqu'à la mise enforme définitive de l'idée. On en sortait toujours mieux trempé, la volontéplus ferme, la pensée plus nette et plus claire.
    La guerre vint. Je venais de me marier. Je passai en Angleterre. Je trouvaià Londres Bonvin, Pissarro. J'y connus aussi la mis³re. L'Angleterre nevoulait pas de nos peintures. C'était rude. Un hasard me fit rencontrer
    Daubigny, qui nagu³re m'avait témoigné de l'intérêt. Il exécutait alors desvues de la Tamise qui plaisaient beaucoup aux Anglais. Ma situation l'émut.
    "Je vois ce qu'il vous faut, me dit-il; je vais vous amener un marchand".
    Je faisais la connaissance, le lendemain, de Durand-Ruel.
    Et Durand-Ruel, pour nous, fut le sauveur. Pendant quinze ans et plus, mapeinture et celle de Renoir, de Sisley, de Pissarro n'eurent d'autredébouché que le sien. Un jour vint où il lui fallut se restreindre, espacerses achats. Nous croyions voir la ruine: c'était le succ³s qui arrivait.
    Proposés à Petit, aux Boussod, nos travaux trouv³rent en eux des acheteurs.
    On les trouva tout de suite moins mauvais. Chez Durand-Ruel, on n'en eètpas voulu; on prenait confiance chez les autres. On acheta. Le branleétait donné. Tout le monde veut tâter de nous aujourd'hui.

    Claude Monet

    Propos recueillis par Thiébault-Sisson

    Publié le 26 novembre 1900 dans le journal "Le Temps"

    Illustrations originales de Maxence Thiberge


    Le nom de Monet est étroitement lié à l'histoire de l'impressionnisme, àsa gen³se, à son évolution, à sa conclusion: C'est là son premier titre degloire.
    Qu'est ce que l'impressionnisme:
    Plus qu'une école, l'impressionnisme définit une recherche commune: ils'agit, non plus tant de rendre compte de la permanence et de la stabilitéde la réalité, mais bien plutôt d'exprimer la nature (et notamment lespaysages) dans ce qu'elle a de mouvant, de transitoire. Techniquement,cette approche se traduit par la fragmentation et la juxtaposition descouleurs primaires et de leurs complémentaires, procédés visant à produiredes "vibrations colorées".
    Son origine:
    Le mot impressionnisme pour définir cette période de l'art est issu d'unepeinture de Monet nommée impression, soleil levant. Celle-ci a été peinteau Havre. En effet à la suite d'un article paru dans le Charivari où Louis
    Leroy prenait pour cible le tableau de Monet, en le taxant ironiquement d '
    "impressionniste", le terme fut retenu d³s lors par le groupe de peintresincriminé et par la critique.
    Les paysages:
    Monet est connu entre autre pour ses splendides paysages. Lesimpressionnistes préf³rent peindre la nature bucolique et la campagne aupaysage gris et noir des villes. Ainsi peuvent exploser les couleurs.
    L'obsession de la lumi³re:
    Monet observe l'instantanéité: C'est-à-dire la même lumi³re répanduepartout. Ses premiers tableaux portant sur la lumi³re sont des meules defoin normandes à différents moment de la journée et de l'année (cestableaux remporteront un énorme succ³s). S'ensuit des séries d'études surla cathédrale de Rouen et sur son jardin à Giverny.


    En quelques mots ...
    En dehors de quelques voyages, le grand représentant de l'impressionnismen'a jamais vraiment quitté les boucles de la Seine, depuis son enfance au
    Havre, sa jeunesse à Paris, puis la fréquentation assidue de Bougival etd'Argenteuil, jusqu'à son installation à Giverny. De la caricature à lapeinture d'apr³s nature
    De la caricature à la peinture d'apr³s nature
    Le peintre de plein air Eug³ne Boudin ayant, vers 1858, remarqué lestalents de caricaturiste de Claude Monet, invite celui-ci à travailler «surle motif ». C'est une expérience décisive pour le jeune homme. L'annéesuivante, Monet quitte Le Havre, où il a passé son enfance et sa jeunesse,pour se rendre à Paris. Les encouragements du peintre animalier Constant
    Troyon (1810-1865) décident Claude Monet à prolonger son séjour dans lacapitale. Il refuse toutefois de s'inscrire à l'atelier de Thomas Couture
    (1815-1879) et choisit l'enseignement de l'Académie suisse, où il rencontre
    Camille Pissarro. Apr³s deux années de service militaire accompli en
    Algérie, Monet, de retour à Paris, entre en 1862 dans l'atelier du peintre
    Charles Gleyre. Comme Boudin l'avait incité à peindre en plein air, ilpersuade à son tour ses condisciples Frédéric Bazille (1841-1870), Renoiret Sisley de le suivre en forêt de Fontainebleau. Au mois de mai 1864,
    Bazille se joint à lui pour travailler sur les côtes normandes, encompagnie de Boudin et du Hollandais Jongkind (1819-1891).
    L'aurore impressionniste
    Pour Monet la peinture est une occupation obsessionnelle, à laquelle unartiste doit tout sacrifier. Le travail de ses débuts, bien qu'en ruptureavec la peinture d'atelier, laisse apparaître un certain nombred'influences: la mani³re de Corot est visible dans le Pavé de Chailly
    (1865), la leçon de Boudin et Jongkind soigneusement mise à profit dans la
    Jetée de Honfleur (1864) et l'exemple de Manet fid³lement suivi dans
    Camille Monet au petit chien (1866). Monet op³re avec Femmes au jardin
    (1867) une rupture avec la représentation «classique» du paysage qui étaittraditionnellement attachée à la transposition d'un état d'âme; cettepeinture traduit immédiatement, c'est-à-dire sans la médiation d'intentions
    «Romantiques», un instant fugitif de l'éclat de la nature au printemps.
    Cette? Uvre, qui rel³ve encore de la technique de Manet, fut refusée au
    Salon de 1867, et achetée par Bazille pour aider Monet (en juin 1868,
    Monet, dans la mis³re, tentera de se suicider). On peut voir aussi danscette toile la recherche «impressionniste» d'une atmosph³re directementsaisissable.
    L'apparence et la réalité
    L'hiver 1868-1869, Monet, au cours d'un séjour à Étretat, peint l'un de sesnombreux paysages de neige, la Pie, où l'oiseau n'est qu'une ponctuationse détachant sur la toile envahie d'une multitude de «blancs» différents.
    Au cours d'un séjour à Bougival, l'été 1869, Monet travaille en compagniede Renoir. Les deux peintres, rendant systématique le principe de ladivision des tons (Monet: la Grenouill³re), inaugurent la vision nouvellequi bientôt fait école. À la fin de l'année 1870, Monet rejoint Pissarro à
    Londres, où le paysagiste Daubigny le présente au marchand de tableaux Paul
    Durand-Ruel. Durant son séjour en Angleterre, il exécute d'admirablespaysages de brume, dont le Parlement de Londres (1871). Apr³s un passage en
    Hollande, où il se rend acquéreur d'estampes japonaises qui lui rév³lentdes procédés audacieux de cadrage, Monet regagne la France en 1871, peuapr³s la fin de la guerre. Dans les derniers jours de la même année, ils'installe à Argenteuil, créant dans cette petite commune des bords de la
    Seine le véritable foyer du mouvement impressionniste. Son tableau
    Impression, soleil levant (musée Marmottan, Paris), peint en 1872 au Havre,est la cible de l'exposition de groupe organisée le 15 avril 1874 chez lephotographe Nadar. Même dans ses paysages urbains (Série des vues de la
    Gare Saint-Lazare, 1876-1877), Monet exerce sa vision sur ce qu'il appelleun «maximum d'apparences, en étroites corrélations avec les réalitésinconnues ».
    Giverny
    En 1878, le peintre s'installe à Vétheuil avant de s'établirdéfinitivement, cinq ans plus tard, à Giverny, où il résidera jusqu'à lafin de sa vie. À l'issue d'un séjour dans le Midi, en 1888, il expose à
    Paris Dix marines d'Antibes, pour lesquelles Mallarmé lui manifeste sonadmiration: «Il ya longtemps que je mets ce que vous faites au-dessus detout, mais je vous crois dans votre plus belle heure. »Apr³s la Série des
    Peupliers et des Meules exécutée en 1890-1891, Monet peint, dans un soucide plus en plus marqué de la lumi³re et des apparences fugitives del'instant, la Série des Cathédrales de Rouen (1892-1894).
    Les séries
    On ne saurait attacher trop d'attention à ce travail par séries dans laproduction de la maturité de Claude Monet. D'une Série à l'autre, uneprogression apparaît à la fois dans le principe (un schéma de compositionde plus en plus uniforme à l'intérieur de chaque Série) et dans le choix dusujet: aux motifs naturels (peupliers, meules), insignifiants etinterchangeables que lui fournissent les environs de Giverny, succ³de celuid'une architecture sacrée, unique, illustre et immuable, la façade de lacathédrale de Rouen. En entreprenant ces séries, puis en les sacralisant enquelque sorte par le choix d'une cathédrale cél³bre, Monet conf³re unedignité supérieure au principe impressionniste fondamental:: l'analysedes variations de la lumi³re n'est pas seulement bonne pour représenter despromeneurs à la campagne ou des pêcheurs au bord de l'eau. Par une démarchequi annonce celle des peintres philosophes comme Kandinsky ou Malévitch,une intention théorique, presque éthique, prend ici le pas sur l'exécution.
    Plus encore que celle des Meules, la Série des Cathédrales, puis celle, entrès grand format, des Nymphéas constituent un fait pictural nouveau: cesont des? uvres où l'intention passe avant le souci de la représentation.
    Un peu avant 1900, jusqu'à et la fin de sa vie, Monet s'attache en effet àprendre comme seul motif le bassin aux nymphéas de son jardin de Giverny.
    Dans une souveraine indifférence au sujet, les variations sur le th³me duplan d'eau portent jusqu'aux extrêmes limites de ses conséquences la
    «Mani³re impressionniste». Cette prodigieuse Série de Nymphéas, commencéeen 1916 et achevée l'année même de la mort du peintre, est un don à l'état.
    En 1927, les huit grandes compositions sont installées à l'Orangerie des
    Tuileries. Les grands Nymphéas peuvent être aujourd'hui regardés commel'une des plus étonnantes représentations picturales du «flux incessant desidées songeuses, sauvages, non retenues et à vrai dire non pensables »
    (Francis Ponge).

    Les travaux de Monet


    Claude MONET fut un artiste professionnel: non seulement il n'a jamais eud'autre source de revenus que la peinture mais il a interprété sa vieenti³re en peinture. El³ve au coll³ge du Havre il vend autour de lui descaricatures de ses professeurs et des notables de la ville. Puis du bonheurde la vie familiale au drame de la mort de sa femme Camille, tout devientsujet. Il semble qu'il lui est impossible d'exprimer autrement ses émotionsque sous la forme d'une oeuvre d'art. Et quel Art!


    Il aborde très vite (d³s 1864) son mod³le principal, l'extérieur et il yest encouragé par Eug³ne Boudin.

    | | | |
    | "Le Déjeuner | | |
    | sur l'Herbe "|" Le Déjeuner sur l'Herbe "| |
    | (130 x 181 cm) | Claude MONET 1865 | |
    | est son | Ses amis peintres Bazille et Lambron sont ses mod³les | |
    | premier chef | masculins, Camille Doncieux y apparaît pour la premi³re | |
    | d'oeuvre. | fois. | |
    | Du "Déjeuner |" Je ne pense qu'à mon tableau, et si je savais le manquer, | |
    | sur l'herbe "| je crois que j'en deviendrais fou." | |
    | de Manet qui | Claude Monet | |
    | avait fait | | |
    | scandale au | | |
    | Salon en 1863, | | |
    | Monet reprend | | |
    | le th³me et la | | |
    | façon. | | |
    | Il travaille | | |
    | en atelier | | |
    | d'apr³s des | | |
    | croquis faits | | |
    | dans la | | |
    | nature. | | |
    | A cette époque | | |
    | Monet qui a | "Terrasse à Sainte-Adresse" | |
    | épousé Camille | Claude MONET 1867 | |
    | et vit à Paris | | |
    | revient | | |
    | souvent au | | |
    | Havre pr³s de | | |
    | sa famille. Il | | |
    | commence à | | |
    | être connu et | | |
    | se met ainsi à | | |
    | l'abri des | | |
    | critiques | | |
    | parisiens qui | | |
    | entretiennent | | |
    | sa rivalité | | |
    | avec Manet. | | |
    | "Plus je vais | | |
    | plus je | | |
    | regrette le | | |
    | peu que je | | |
    | sais. C'est | | |
    | cela qui me | | |
    | gêne le plus, | | |
    | c'est | | |
    | certain. "| | |
    | Claude Monet | | |
    | Claude et | | |
    | Camille MONET | "La Pie" | |
    | ont maintenant | Claude MONET 1869 | |
    | un fils: | Musée d'Orsay, Paris | |
    | Jean. Lorsque | | |
    | l'hiver arrive | | |
    | la petite | | |
    | famille | | |
    | s'installe à | | |
    | Etretat. Là, | | |
    | Claude Monet | | |
    | peint la mer | | |
    | mais aussi la | | |
    | campagne de | | |
    | l'arri³re pays | | |
    | normand. | | |
    | "Je vais dans | | |
    | la campagne | | |
    | qui est si | | |
    | belle ici, que | | |
    | je trouve | | |
    | peut-être plus | | |
    | agréable | | |
    | encore l'hiver | | |
    | que l'été. "| | |
    | Claude Monet | | |
    | | Monet est rentré à Paris mais la guerre menace. Comme | |
    | | Beaucoup de ses amis peintres il s'exile alors d'abord à | |
    | | Londres puis en Hollande où il fera l'acquisition de ses | |
    | | Premi³res estampes japonaises. Lorsqu'ils rentrent en | |
    | | France Monet et les siens s'installent à Paris. En janvier | |
    | | 1872 ils déménagent à Argenteuil. D³s les premiers beaux | |
    | | Jours Monet réalise ce portrait qui représente sans doute | |
    | | Camille. | |
    | Monet avait | | |
    | d'abord appelé | "Impression, soleil levant" | |
    | ce tableau | Claude MONET 1873 | |
    | représentant | Musée Marmottan, Paris | |
    | le port du | | |
    | Havre au petit | | |
    | matin | | |
    | "Marine". Mais | | |
    | comme Edmond | | |
    | Renoir | | |
    | réclamait un | | |
    | titre plus | | |
    | précis pour | | |
    | l'inscrire au | | |
    | catalogue de | | |
    | l'exposition | | |
    | de 1874 chez | | |
    | le photographe | | |
    | Nadar, Claude | | |
    | Monet lui | | |
    | répondit: | | |
    | "Mettez donc | | |
    | Impression, | | |
    | soleil | | |
    | levant ". | | |
    | Le tableau | | |
    | déchaina la | | |
    | critique et | | |
    | donna son nom | | |
    | au mouvement. | | |
    | | | |
    | L'impressionni | | |
    | sme était nÉ. | | |

    | C'est le 2 | | |
    | janvier 1872 | "Les Coquelicots à Argenteuil" | |
    | que Claude | Claude MONET 1873 | |
    | MONET pend la | Nadar reste l'une des oeuvres les plus cél³bres et les | |
    | crémaill³re à | plus représentatives du mouvement impressionniste | |
    | Argenteuil. A | naissant. | |
    | cette époque | | |
    | cette actuelle | | |
    | banlieue | | |
    | parisienne est | | |
    | encore une | | |
    | petite ville | | |
    | de 8000 | | |
    | habitants | | |
    | entourée de | | |
    | champs. | | |
    | "Les | | |
    | coquelicots à | | |
    | Argenteuil ", | | |
    | exposé avec | | |
    | "Impression, | | |
    | soleil levant "| | |
    | à l'exposition | | |
    | de 1874 chez | | |
    | le photographe | | |
    | A Argenteuil, | | |
    | Claude MONET | "Peupliers, pr³s d'Argenteuil" | |
    | nous livre son | Claude MONET 1875 | |
    | plaisir d'être | | |
    | tout | | |
    | simplement | | |
    | dans la | | |
    | nature. De | | |
    | simples champs | | |
    | et quelques | | |
    | arbres sont le | | |
    | cadre de | | |
    | personnages | | |
    | qui flânent. | | |

    | |

    | A Argenteuil Claude | | |
    | MONET va retrouver un | "Le bassin d'Argenteuil" | |
    | th³me qui lui est cher: | Claude MONET 1872 | |
    | les bateaux. | Musée d'Orsay, Paris | |
    | La présence du pont crée | | |
    | un contraste de Lumières | "Le Pont d'Argenteuil" | |
    | dans les reflets qui | Claude MONET 1874 | |
    | n'est pas sans rappeller | Musée d'Orsay, Paris | |
    | celui que Claude MONET | | |
    | recréera volontairement | | |
    | à Giverny par le Pont | | |
    | Japonnais. | | |

    | Claude MONET s'installe | | |
    | à Vétheuil au mois | "Sentier dans les coquelicots, île | |
    | d'aoèt 1878. Son travail | Saint-Martin "| |
    | est entravé par le | Claude MONET 1880 | |
    | climat épouvantable de | | |
    | cet été 78 et de l'hiver | | |
    | très rude 1878-79. Apr³s | | |
    | les difficultés | | |
    | financi³res et le drame | | |
    | de la mort de Camille, | | |
    | Claude MONET remonte la | | |
    | pente au printemps 1880. | | |
    | Cette vision bucolique | | |
    | d'une nature en pleine | | |
    | floraison en est le | | |
    | témoin. | | |
    | Monet possédait un | | |
    | bateau et traversait | "Vétheuil en été" | |
    | souvent la Seine pour | Claude MONET 1880 | |
    | peindre Vétheuil depuis | | |
    | le village de Lavacourt | | |
    | sur la rive opposée. Il | | |
    | a même loué une chambre | | |
    | à Lavacourt pour | | |
    | travailler plus | | |
    | commodément. | | |

    | Fasciné par l'eau, | | |
    | sa transparence et ses | "La Seine à Vétheuil" | |
    | reflets, Claude MONET a | Claude MONET 1879 | |
    | toujours vécu à | Musée des Beaux-Arts et de la Céramique, | |
    | proximité de la Seine. | Rouen, France | |
    | Du Havre à Giverny il | | |
    | séjournera | | |
    | successivement à Paris, | | |
    | à Argenteuil, à Poissy | | |
    | et à Vétheuil. | | |

    | "C'est un | | |
    | pays | "Bordighera" | |
    | féerique et | Claude MONET 1884 | |
    | terriblement | | |
    | difficile, | | |
    | il faudrait | | |
    | une palette | | |
    | de diamants | | |
    | et de | | |
    | pierreries. "| | |
    | | | |
    | Claude Monet | | |

    | "Je suis à merveille | | |
    | pour peindre; c'est tout | "Champ de tulipes, Hollande" | |
    | ce que l'on peut trouver | Claude MONET 1886 | |
    | de plus amusant, des | Musée d'Orsay, Paris | |
    | maisons de toutes les | | |
    | couleurs, des moulins | | |
    | par centaines, des | | |
    | bateaux ravissants. "| | |
    | Claude Monet | | |
    | "Ici, il y a à peindre | | |
    | pour la vie. "|" A Sassenheim pr³s de Haarlem, champ de | |
    | Claude Monet | tulipes "| |
    | | Claude MONET 1886 | |


    | "C'est si clair, si pur | | |
    | de rose et de bleu que | "Maison du jardinier à Antibes" | |
    | la moindre touche pas | Claude MONET 1888 | |
    | juste fait une tache de | | |
    | saleté. "| | |
    | Claude Monet | | |
    | "Ce que je | | |
    | rapporterai d'ici sera | "Antibes vue de la Salis" | |
    | la douceur même, du blan | Claude MONET 1888 | |
    | c, du rose, du bleu, | | |
    | tout cela enveloppé de | | |
    | cet air féérique. "| | |
    | Claude Monet | | |

    | "Londres n'est pas un | | |
    | endroit où l'on puisse | "Londres, Waterloo Bridge" | |
    | finir un travail; on ne | Claude MONET 1900 | |
    | peut trouver deux fois | | |
    | le même effet. "| | |
    | Claude Monet | | |
    | "Je ne peux pas vous | | |
    | envoyer une seule toile | "Waterloo Bridge, effet de soleil" | |
    | des Londres, parce que | Claude MONET 1903 | |
    | pour le travail que je | | |
    | fais il m'est | | |
    | indispensable de les | | |
    | avoir toutes sous les | | |
    | yeux, (...) car ce que | | |
    | je fais là est du plus | | |
    | délicat. "| | |
    | Claude Monet | | |
    | à Paul Durand-Ruel | | |

    | "Monet | | |
    | travaille | "Venise, le Grand Canal" | |
    | avec ardeur, | Claude MONET 1908 | |
    | et a été | | |
    | compl³tement | | |
    | empoigné par | | |
    | Venise! "| | |
    | Alice | | |
    | Hoschedé-Mon | | |
    | et | | |
    | | | |
    | "Le temps | | |
    | est | "Saint-Georges Majeur au crépuscule" | |
    | merveilleux | Claude MONET 1908 | |
    | en ce | | |
    | moment, bien | | |
    | qu'un peu | | |
    | froid le | | |
    | matin, mais | | |
    | c'est si | | |
    | beau qu'on | | |
    | n'a pas le | | |
    | temps d'y | | |
    | penser. "| | |
    | Alice | | |
    | Hoschedé-Mon | | |
    | et | | |


    | A Argenteuil | | |
    | pour la | "Le Jardin de Monet à Argenteuil (les Dahlias)" | |
    | premi³re | Claude MONET 1873 | |
    | fois Monet | | |
    | découvre la | | |
    | joie | | |
    | de posséder | | |
    | un jardin. | | |
    | Renoir a | | |
    | représenté | | |
    | son ami | | |
    | peignant | | |
    | cette toile | | |
    | dans "Claude | | |
    | Monet | | |
    | peignant | | |
    | dans son | | |
    | jardin à | | |
    | Argenteuil. "| | |
    | | | |
    | "Quant aux | | |
    | couleurs que | "Le Parc Monceau" | |
    | j'emploie, | Claude MONET 1876 | |
    | est-ce | | |
    | si intéressa | | |
    | nt que cela | | |
    |? Je ne le | | |
    | pense pas, | | |
    | attendu | | |
    | qu'on peut | | |
    | faire plus | | |
    | lumineux | | |
    | et mieux | | |
    | avec toute | | |
    | autre | | |
    | palette. Le | | |
    | grand point | | |
    | est de | | |
    | savoir se | | |
    | servir des | | |
    | couleurs, | | |
    | dont le | | |
    | choix n'est | | |
    | en somme | | |
    | qu'affaire | | |
    | d'habitude .. | | |
    |. "| | |
    | Claude Monet | | |

    | "Comment | | |
    | peut-on vivre | "Printemps, Giverny" | |
    | à Paris? | Claude MONET 1890 | |
    | C'est l'enfer. | | |
    | Je préf³re mes | | |
    | fleurs et | | |
    | cette colline | | |
    | qui entoure la | | |
    | Seine à tous | | |
    | vos bruits et | | |
    | Lumières | | |
    | nocturnes. "| | |
    | Claude Monet | | |
    | "Ca été une | | |
    | drôle | "Peupliers au bord de l'Epte, effet du soir" | |
    | d'histoire! | Claude MONET 1891 | |
    | J'ai dè | | |
    | acheter les | | |
    | peupliers pour | | |
    | achever de les | | |
    | peindre. (...)| | |
    | La commune de | | |
    | Limetz les | | |
    | avait mis en | | |
    | adjudication. | | |
    |(...) Je | | |
    | n'avais plus | | |
    | que la | | |
    | ressource de | | |
    | me présenter | | |
    | aux ench³res, | | |
    | perspective | | |
    | sans agrément, | | |
    | car je me | | |
    | disais: "on | | |
    | va te faire | | |
    | payer cher ta | | |
    | fantaisie, mon | | |
    | bonhomme! "| | |
    | Alors j'eus | | |
    | l'idée de | | |
    | m'adresser à | | |
    | un marchand de | | |
    | bois qui | | |
    | désirait la | | |
    | coupe. Je lui | | |
    | demandai | | |
    | jusqu'à quel | | |
    | prix il | | |
    | comptait | | |
    | pousser, | | |
    | m'engageant à | | |
    | mettre le | | |
    | surplus si les | | |
    | ench³res | | |
    | dépassaient | | |
    | son chiffre, à | | |
    | condition | | |
    | qu'il achetât | | |
    | à ma place et | | |
    | laissât | | |
    | quelques mois | | |
    | encore les | | |
    | arbres sur | | |
    | pied. Ainsi | | |
    | fut fait, non | | |
    | sans dommage | | |
    | pour ma | | |
    | bourse. "| | |
    | Claude Monet | | |

    | "Je sais | | |
    | bien que | "La Maison du pêcheur, Varengeville" | |
    | pour peindre | Claude MONET 1882 | |
    | vraiment la | | |
    | mer il faut | | |
    | la voir tous | | |
    | les jours, à | | |
    | toute heure | | |
    | et au même | | |
    | endroit pour | | |
    | en connaître | | |
    | la vie à cet | | |
    | endroit-là | | |
    |; Aussi je | | |
    | refais les | | |
    | mêmes motifs | | |
    | jusqu'à | | |
    | quatre et | | |
    | six fois | | |
    | même. "| | |
    | Claude Monet | | |
    | Dans ce tableau Monet | | |
    | ignore | "La Promenade (Argenteuil)" | |
    | l'industrialisation qui | Claude MONET 1875 | |
    | gagne Argenteuil pour | | |
    | se consacrer à l'aspect | | |
    | bucolique d'une | | |
    | promenade à travers | | |
    | champs. | | |


    | "Je suis dans le | | |
    | ravissement, Giverny est | "Champ de coquelicots à Giverny" | |
    | un pays splendide pour | Claude MONET 1885 | |
    | moi. "| | |
    | Claude Monet | | |
    | Vivre sur l'eau, une | | |
    | habitude et un des | "En Norvégienne" | |
    | plaisirs favoris de | Claude MONET 1887 | |
    | toute la famille Monet. | Musée d'Orsay, Paris | |

    | "J'ai mis du temps à | |
    | comprendre mes | "Nymphéas" |
    | nympheas ... Je les avais | Claude MONET 1897 |
    | plantés pour le plaisir; | |
    | je les | |
    | cultivais sans songer à | |
    | les peindre ... Un paysage | |
    | ne vous impr³gne pas en | |
    | un jour ... "| |
    | Claude Monet | |

    | "On m'apporte les toiles | | |
    | les unes apr³s les | "Le Bassin aux nymphéas" | |
    | autres. Dans | Claude MONET 1899 | |
    | l'atmosph³re, une | | |
    | couleur réapparaît | | |
    | qu'hier j'avais trouvée | | |
    | et esquissée sur une de | | |
    | ces toiles. Vite on me | | |
    | passe ce tableau et je | | |
    | cherche autant que | | |
    | possible à fixer | | |
    | définitivement cette | | |
    | vision. Mais en général | | |
    | elle disparaît aussi | | |
    | rapidement qu'elle a | | |
    | surgi pour faire place à | | |
    | une autre couleur déjà | | |
    | posée depuis plusieurs | | |
    | jours sur une autre | | |
    | étude que l'on met | | |
    | instantanément devant | | |
    | moi ... Et comme cela | | |
    | toute la journée. "| | |
    | Claude Monet | | |
    | "Je cherche à faire | | |
    | quelque chose que je | "Le Bassin aux nymphéas, harmonie verte" | |
    | n'ai encore jamais fait, | Claude MONET 1899 | |
    | un frisson que ma | Musée d'Orsay, Paris | |
    | peinture n'a pas encore | | |
    | donné. "| | |
    | Claude Monet | | |

    | "L'automne dernier j'ai | |
    | brèlé six toiles avec les | "Nymphéas" |
    | feuilles mortes de mon | Claude MONET 1914-17 |
    | jardin. C'est assez pour | Musée Marmottan, Paris |
    | vous faire perdre tout | |
    | espoir. Cependant je ne | |
    | voudrais pas mourir sans | |
    | avoir dit tout ce que | |
    | j'ai à dire; ou au moins | |
    | tenté de le dire. Et mes | |
    | jours sont comptés ... | |
    | Demain qui sait ... "| |
    | Claude Monet | |

    | "J'ai beaucoup de peine à quitter | | |
    | Giverny surtout maintenant que | "Les Agapanthes" | |
    | j'arrange la maison et le jardin à | Claude MONET 1914-17 | |
    | mon goèt. "| Musée Marmottan, Paris | |
    | Claude Monet | | |
    | "Je vous aime parce que vous êtes | | |
    | vous, et que vous m'avez appris à | "Iris jaunes" | |
    | comprendre la lumi³re. Vous m'avez | Claude MONET 1914-17 | |
    | ainsi augmenté. Tout mon regret est | Private collection | |
    | de ne pouvoir vous le rendre. | | |
    | Peignez, peignez toujours, jusqu'à ce | | |
    | que la toile en cr³ve. Mes yeux ont | | |
    | besoin de votre couleur et mon coeur | | |
    | est heureux de vous. "| | |
    | Georges Clemenceau | | |

    | "Ces toiles je les | | |
    | ai brossées comme | "L'Agapanthe (left-hand side of the triptych)" | |
    | les moines du | Claude MONET 1920-22 | |
    | temps jadis | | |
    | enluminaient leurs | | |
    | missels; elles ne | | |
    | doivent rien qu'à | | |
    | la collaboration | | |
    | de la solitude et | | |
    | du silence, rien | | |
    | qu'à une attention | | |
    | fervente, | | |
    | exclusive, qui | | |
    | touche à | | |
    | l'hypnose. "| | |
    | Claude Monet | | |
    | "J'ai dressé mon | | |
    | chevalet devant | "L'Agapanthe (central part of the triptych)" | |
    | cette pi³ce d'eau | Claude MONET 1920-22 | |
    | qui agrémente mon | | |
    | jardin de | | |
    | fraicheur: elle | | |
    | n'a pas deux cents | | |
    | m³tres de tour et | | |
    | son image | | |
    | éveillait chez | | |
    | vous l'idée de | | |
    | l'infini. "| | |
    | Claude Monet | | |


         
     
         
    Ðåôåðàò Áàíê
     
    Ðåôåðàòû
     
    Áåñïëàòíûå ðåôåðàòû
     

     

     

     

     

     

     

     
     
     
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